Comment adapter son jardin au changement climatique ?
Des solutions concrètes pour économiser l’eau au potager, et adapter son jardin (ou sa terrasse) aux changements climatiques. 

Comment adapter son jardin au changement climatique ?

La sécheresse terrible que nous vivons a au moins un avantage : mettre en lumière l’importance du vivant et du végétal dans le cycle de l’eau, élément indispensable à la croissance des plantes, et donc à notre survie. Je vous propose dans cet article des solutions concrètes pour économiser l’eau au potager et favoriser l’activité microbienne du sol afin d’adapter votre jardin (ou votre terrasse) au changement climatique. 

Cultiver un sol vivant pour le rendre résistant face aux perturbations climatiques

Avant de penser à vos plantations, il faut penser à votre sol. Le sol, c’est la BASE ! C’est sa qualité qui va déterminer si oui ou non vous allez avoir des plantes en bonne santé, de belles récoltes et une rétention d’eau correcte. Que votre sol soit riche en matière organique ou non à l’heure actuelle, la bonne nouvelle est qu’il est assez facile de le régénérer. Comment ? En y créant la vie ! 

Ajouter du compost pour une vie souterraine riche

Le compost, matière riche en nutriments, insectes et micro-organismes, est à utiliser en plus ou moins grande quantité en fonction de ce que vous allez cultiver. 

Grâce à un sol vivant, une terre riche en vers de terre
C’est, entre autres, grâce aux apports de compost que j’ai pu rapidement améliorer mon sol pour le rendre vivant

Il s’épand généralement au printemps et/ou à l’automne. Au printemps, ajoutez une couche de 10 cm de compost bien mûr pour apporter aux plantes les nutriments dont elles ont besoin rapidement. À l’automne, vous pouvez épandre du compost qui n’est pas tout à fait mûr pour attirer les vers, cloportes, collemboles… qui se feront une joie de se reproduire dans cette matière en décomposition. 

Le compost permet d’améliorer rapidement la qualité du sol, ainsi que sa texture. Un sol sableux deviendra plus spongieux grâce aux apports de compost, tandis qu’un sol lourd s’allégera car il sera plus aéré grâce à l’action des êtres vivants. 

Pailler (ou mulcher) pour que le sol reste au frais

Le paillage, ou mulch (c’est pareil), c’est l’étape IN-DIS-PEN-SABLE à ne JAMAIS zapper. Que vous vous intéressiez à la culture sur sol vivant ou que vous n’en ayez rien à taper, si vous voulez des plantes robustes, avec une croissance régulière et de belles floraisons et récoltes, alors couvrez votre sol !

Il existe une diversité de types de paillis. Choisissez celui qui correspond le mieux à vos besoins. La paille est riche en carbone et permet de créer une couche protectrice épaisse. Le foin a les mêmes propriétés, mais il est plus riche en azote et se décompose donc plus rapidement.

Personnellement, j’aime utiliser de la paille et même du fumier aux pieds de mes arbustes et arbres fruitiers, et plantes ornementales gourmandes (rosiers, hortensias). En revanche, je ne mets plus de paille au potager car les limaces s’y reproduisent en quantité, j’utilise donc du paillis de chanvre (plus fin). Les feuilles mortes à l’automne sont également à ne pas négliger car elles ont un rapport carbone/azote équilibré, créant une couche d’humus très intéressante pour le sol.

Si vous ne savez pas du tout quel paillage choisir, je vous recommande cette vidéo de Damien Dekarz (d’ailleurs je vous recommande toutes ces vidéos tellement ce gars est un puit de connaissances) :

Arroser intelligemment

L’arrosage, sujet ultra-sensible en cette période de sécheresse entre ceux qui arrosent, ceux qui n’arrosent pas… Chacun fait comme il peut ! Je m’explique : si vous avez un sol vivant, qui est couvert d’un épais paillage depuis longtemps, que les plantes sont là depuis quelques années… Alors vous faites sûrement partie des chanceux qui n’ont pas besoin d’arroser leur jardin ou leur potager, parce qu’il est résilient et qu’il y a suffisamment d’eau stockée dans le sol. 

En revanche, si comme moi vous cumulez un sol pauvre et sableux, des plantes récemment plantées (donc avec un système racinaire court), une exposition au Sud… Il va falloir arroser pour maintenir en vie vos plantes, mais aussi les êtres vivants installés dans votre sol. 

Apprendre à arroser correctement
Si les arrosages sont nécessaires dans votre jardin ou sur votre terrasse, arrosez plutôt en fin de journée pour limiter l’évaporation

Bien arroser ne signifie pas arroser abondamment, mais plutôt arroser raisonnablement. Par forte chaleur, arrosez le soir ou tôt le matin pour limiter l’évaporation de l’eau, et arrosez le sol, pas les feuilles. 

Pour éviter de faire grimper la facture, vous pouvez récupérer une partie de l’eau « domestique » : l’eau de rinçage des fruits et légumes, l’eau le temps que la douche chauffe, l’eau de cuisson (non salée) … Ce sont des petits gestes faciles à mettre en place qui vous feront économiser pas mal de litres !

Quid de l’entretien des plantes en pot ?

Selon moi, l’entretien des plantes en pot ne doit pas différer de celui des plantes en pleine terre. On peut tout à fait créer un sol riche et vivant dans un pot en le remplissant avec la technique des lasagnes, et couvrir la terre est aussi indispensable en pot. La seule différence est qu’une plante en pot compte sur vous pour combler ses besoins en eau. Ce que je recommande, et m’apprête à faire dans mon potager, c’est d’installer des oyas dans chaque pot pour laisser les plantes boire selon leurs besoins. 

Utiliser des oyas pour économiser l'eau
Les oyas sont une bonne solution pour rendre les plantes plus autonomes et économiser de l’eau

Adapter son jardin au changement climatique en plantant des végétaux en quantité

Il n’y a pas de secret, pour créer de la pluie, il faut de l’évapotranspiration. Pour créer de l’évapotranspiration, il faut des plantes (saviez-vous qu’un chêne adulte transpire jusqu’à 1000 litres d’eau par jour ?).

Pour savoir comment faire tomber la pluie, lisez cet excellent article de La Relève et la Peste

Alors évidemment, je ne vous dis pas de planter une forêt de chênes si vous avez un jardin de 50m2, mais je suis persuadée que les jardins ont un immense rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique, et que chacun peut faire sa part.

Créer de l’ombre

Que vous ayez un jardin ou une terrasse, aménagez des étages de végétation pour créer de l’ombre et apporter de la fraîcheur. On a tendance à placer les plantes hautes en fond de massif, mais il peut être intéressant de les mettre plus au centre pour ombrager légèrement (choisissez des plantes au feuillage léger pour ne pas obscurcir complétement les plus petites par exemple). 

Massif d'eupatoires pour créer de l'ombrage
Dans ce massif de mi-ombre, les eupatoires hautes et vaporeuses apportent de l’ombre aux plantes sensibles à la chaleur

Vous pouvez aussi aménager des arches ou autres structures pour y faire pousser des plantes grimpantes. Une pergola couverte d’une glycine ou d’un kiwi, une tonnelle surplombée de courges et haricots, une arche à clématites, une structure en saule accueillant des ipomées… Les idées ne manquent pas ! Toutes ces plantes perdent leur feuillage en hiver, ce qui permet de retrouver la lumière à cette période, tout en étant au frais en été. 

Choisir des plantes adaptées à leur environnement

Afin d’éviter d’investir dans des plantes destinées à une mort certaine, choisissez-en qui correspondent à vos besoins et à votre climat. Pas seulement le climat de votre région, mais le climat de votre environnement. Êtes-vous exposé.e.s aux vents ? Plein Sud et entouré.e.s de murs ? Pas de soleil du tout ? Les réponses à ces questions sont déterminantes dans votre choix de plantes. 

Choisissez des plantes robustes, qui résisteront aux étés chauds, mais aussi aux hivers froids. Inutile d’investir dans des plantes méditerranéennes si vos hivers sont froids et humides… Tournez-vous vers les plantes indigènes, sauvages, qui sont souvent les plus résilientes face aux aléas climatiques. 

Si vous avez besoin d’aide pour choisir les plantes les plus adaptées à votre espace et ses conditions, prenez rendez-vous ici

Limiter la pelouse

Bon déjà, la pelouse c’est has been. Voilà, c’est dit ! Non, plus sérieusement, la pelouse, qui est un ensemble de graminées que l’on coupe très ras et que l’on appelle « de l’herbe », n’est PAS DU TOUT adaptée au réchauffement climatique. Elle ne crée pas d’ombre (si elle est tondue, on n’en parle même pas…), ne retient pas l’eau, et pour ceux qui l’arrosent c’est un gouffre financier et un scandale écologique.

Pelouse grillée et prairie fleurie verdoyante
Dans mon jardin, la pelouse est complètement grillée tandis que la prairie fleurie est verdoyante, même sans arrosage !

Oubliez les grands carrés de pelouse ! Plantez-y des arbres, aménagez une prairie fleurie, un verger, plantez un massif au centre de votre jardin plutôt que de cantonner les fleurs aux bordures… Cassez les codes ! Pour moi, la pelouse n’a son utilité que pour y installer un petit salon de jardin, ou un espace de jeux pour les enfants. Si votre pelouse ne sert à rien d’autre qu’à être tondue, alors libérez-vous de cette corvée et remplacez-la pour la biodiversité !

Le Conseil de Mauvaise Graine 

Il est courant de rassembler les plantes selon leurs usages (potager, aromatiques, fleurs à couper…), beaucoup moins selon leurs besoins en eau. 

Afin de ne pas avoir à arroser tout le jardin, rassemblez les plantes selon leurs arrosages. Par exemple, j’ai dans mon jardin des hortensias, qui étaient plantés à des endroits complétement opposés. Les hortensias étant très gourmands en eau, j’étais obligée d’arroser plusieurs massifs, uniquement pour maintenir les hortensias en vie… 

Je les ai rassemblés dans un même massif de plantes ornementales, qui est maintenant le seul que je dois impérativement arroser. Le reste du jardin est autonome en eau.  

Hortensias gourmands en eau
Les hortensias sont très beaux, mais demandent des arrosages abondants réguliers… Pas très adaptés pour un jardin sans arrosage !

Pour finir, pensez que toutes ces techniques que je viens de vous donner sont liées et se répondent, ce qui crée à la longue un cercle vertueux ! Plus vous planterez, plus vous aurez de matière organique en décomposition, plus vous observerez l’apparition de micro-organismes dans votre sol et plus ce dernier sera vivant. C’est comme cela que l’on adapte de manière durable son jardin au changement climatique.

Réservez dès maintenant votre séance de coaching pour un jardin résilient et autonome !

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